jeudi 28 août 2014

Le souffle des sentiments

Bergsveinn BIRGISSON, La Lettre à Helga, Zulma, 2013 [130 p.]


 
Mon résumé : 
         
         A la fin de sa vie un homme écrit une longue lettre à la femme qu'il a toujours aimé et laissé partir, revenant ainsi sur sa vie et les réalités de la campagne islandaise.
Ce que j'en pense :
               
      Saisissant.
       Le récit se lit d'un souffle. Bergsveinn Birgisson nous donne à entendre le monologue d'un vieil éleveur de moutons qui a laissé filer son amour, choisissant campagne, labeur et héritage familial.
       Bjarni aime les mots, la lecture et la poésie. Il est droit. C'est de manière frontale qu'il regarde sa vie grandir au loin. Sans lui. Assumant son choix, le choix d'Helga. Assumant l'impossible réalité d'un amour interrompu mais qui n'a jamais cessé, d'un désir assouvi mais d'un amour partagé qui n'a pu s'épanouir.
         L'écriture est authentique et crue. Elle nous plonge dans l'Islande des campagnes. Où aller chercher le cadavre d'une femme est une aventure source de comique et de poésie. Où la palpation d'un agneau est l'écho d'une scène puissante de désir (là, je passe sous silence la scène intime avec l'agnelle, nettement plus sordide...). Ce n'est qu'au bord de la tombe que la réalité peut éclater, que les mots redonnent vie aux sentiments. C'est ténu et émouvant.
         En bref, un bel hommage au désir et à l'amour.
Extrait que je retiens :
 
« J'ai (…) compris que l'être humain peut faire de grands rêves sur un petit oreiller ».

       
Musique :