mardi 30 août 2016

"Ma chère petite fille..."

Marceline Loridan-Ivens et Judith Perrignon, Et tu n'es pas revenu, Grasset, 2015 [106 p.]


J'ai emprunté ce livre un peu par hasard. Un peu parce que le titre me parlait, un peu parce que certaines critiques sur le récit me sont revenues en mémoire.
Et comme le hasard fait souvent bien les choses, le récit m'a beaucoup touchée.
Parce que ce n'est pas un roman historique. Parce qu'il traite de l'après, l'après-horreur, de l'indicible. Parce que c'est une vie, deux vies perdues, et d'autres brisées.
Marceline et son père Schloïme sont déportés à Auschwitz-Birkenau en 1944. "Il y avait entre nous des champs, des blocs, des miradors, des barbelés, des crématoires, et par dessus-tout, l'insoutenable incertitude de ce que devenait l'autre" [p.9]. La prophétie de son père s'accomplit : la jeune fille revient.
Mais, comment vivre après l'horreur concentrationnaire.
Marceline s'accroche en tentant de se remémorer la lettre que son père a réussi à lui transmettre durant leur captivité. En vain. Comme ce deuil impossible et cette vie difficile à mener.
C'est un récit implacable et sans espoir, qui se lit dans un souffle et bouleverse profondément.

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